Aujourd’hui, le retour à la terre locale fait légion. Célébration du terroir unique de Maurice, ce sont de nouvelles expériences gustatives qui s’invitent dans nos assiettes pour soutenir la transition vers une économie circulaire.
De caractère, comme son terroir
L’île Maurice surprend souvent par la richesse et le caractère de son gibier. Pionnière en son genre, la ferme Agrïa, dans le sud de l’île, propose toute une sélection de produits premium fabriqués à partir de trois des gibiers les plus goûteux de l’île : le cerf, le cochon marron et le faisan. Ici, pas d’élevage : les animaux vivent en liberté au gré des saisons. Cette viande unique, qui sait si bien raconter l’histoire des contrées sauvages du sud de l’île, est d’ailleurs chassée dans le plus grand respect de l’environnement. Pour Bertrand Sidambarompoullé, charcutier à Agrïa, démocratiser le gibier local est une évidence.
« Nous avons un patrimoine très intéressant et simple d’accès. C’est cela que nous souhaiterions mettre en avant. Notre objectif : permettre à tous de consommer sain et local à des prix abordables », explique-t-il.
Généreuse, comme sa mer
Connue aussi pour la qualité de ses fruits de mer, l’île jouit d’un « merroir » d’une diversité exceptionnelle.
« Nos poissons et fruits de mer rivalisent aisément avec d’autres produits importés. Ils ont la particularité d’être complètement sauvages, ce qui leur donne une qualité inégalable », dit Kavinen Parasuraman, gérant du restaurant Amigo. « S’ils se marient parfaitement aux saveurs proprement mauriciennes, comme le combava ou le massala, leur chair est si subtilement parfumée qu’elle ne nécessite pas forcément de préparation particulière », continue-t-il.
Mais ce ne sont pas les seuls trésors de nos côtes. Le barachois de Melville abrite dans ses bassins des huîtres et des crabes. Élevées selon un savoir-faire traditionnel vieux de 75 ans, ces huîtres locales, qui se rapprocheraient de celles d’Arcachon, ont un goût unique qui offre un aller simple vers le large.
« Nous les élevons avec amour dans des conditions de salinité et de température très particulières, ce qui leur confère ce goût signature iodé », explique Navindra « Akter » Bhoyro, employé au barachois de Melville depuis plus de 50 ans.
Fertile, comme ses terres
Plus qu’une tendance, consommer bio est devenu un appel à respecter l’environnement et son corps. Pour Eric Le Vieux, directeur d’Esprit Vert, la terre mauricienne est une véritable pépinière de saveurs et d’arômes.
Depuis 2017, le producteur propose des tomates sans pesticides dont le goût savoureux est une invitation à voyager, le temps d’une bouchée, sur les plaines fertiles du Bel paese.
« Notre motivation est simple : offrir de la qualité dans le plus grand respect des ressources naturelles et de la terre mauricienne. Ce qui rend nos tomates si particulières, c’est l’amour que nous mettons dans leur culture », confie-t-il.
Cette envie de remettre l’agriculture responsable au goût du jour semble prendre racine. Depuis 6 mois, la compagnie Jacfruit, fondée par Christopher Harel et James Dalais, pousse les portes d’un nouveau marché : celui des micropousses.
« Considérées comme des super-aliments, elles sont jusqu’à 40 % plus nutritives que des légumes ayant terminé leur croissance. Nous travaillons et contrôlons nous-mêmes la terre pour assurer une production 100 % sans pesticides », dit Christopher.
Douce, comme ses saisons
Le miel célèbre, par la diversité de sa production, le passage des saisons. Pour Étienne de Senneville, directeur des Ruchers de Senneville, ce qui donne à son miel cette touche si singulière est le respect du patrimoine naturel, doublé d’un grand savoir-faire et d’une passion sans limites.
« Nos miels sont monofloraux et dépendent de la période de floraison des arbres présents naturellement dans les forêts des alentours. Respecter le travail de la nature, c’est aussi honorer tout un patrimoine local », raconte-t-il. Ainsi, ce sont des miels dont la couleur, la texture et le goût changent au fil des saisons… comme une ode au travail silencieux et toujours changeant de Dame Nature.
Par Eugénie Sauzier-de Rosnay
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